Les escaliers = zone à risques majeurs en ERP
Dans les établissements recevant du public (ERP), les escaliers représentent l’un des points les plus accidentogènes. Chutes, glissades, pertes d’équilibre : les risques sont multiples. Ils concernent tous les usagers, en particulier les personnes âgées ou en situation de handicap.
Une mauvaise visibilité, un revêtement glissant ou une absence de signalisation adéquate peuvent suffire à provoquer un accident grave. C’est pourquoi la sécurisation des escaliers est une priorité pour tous les gestionnaires de lieux publics.
Obligations légales et enjeux de sécurité
La loi impose des normes strictes pour prévenir les risques liés aux escaliers. Le Code de la construction et de l’habitation, ainsi que les normes d’accessibilité (notamment la norme NF P96-105), encadrent précisément ces dispositifs.
Les objectifs sont clairs :
- Prévenir les chutes et les glissades
- Assurer une visibilité suffisante de chaque marche
- Permettre l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (PMR)
- Garantir une circulation fluide et sécurisée
Le non-respect de ces obligations peut entraîner des sanctions, voire des poursuites en cas d’accident. Il en va aussi de la responsabilité morale des gestionnaires d’établissement.
Les équipements indispensables
Pour répondre aux exigences réglementaires et sécuriser efficacement les escaliers, plusieurs équipements doivent être mis en place. Ils sont complémentaires et permettent de créer un environnement à la fois sécurisé, lisible et accessible.
Nez de marche : antidérapants, contrastés, conformes PMR
Le nez de marche est l’un des éléments de sécurité les plus essentiels. Il permet de rendre visible la bordure de chaque marche et d’éviter les glissades.
Pour être efficace, un nez de marche doit répondre à plusieurs critères :
- Être antidérapant, même en cas d’humidité
- Présenter un contraste visuel fort avec le reste de la marche
- Être conforme aux normes d’accessibilité PMR
Il existe de nombreux modèles adaptés à différents contextes : intérieur, extérieur, escalier en béton ou en carrelage. Le choix doit être fait avec soin, en tenant compte des conditions d’usage.
Contremarches contrastées
Les contremarches doivent, elles aussi, présenter un contraste visuel par rapport à la marche. Cela permet de bien distinguer chaque niveau et d’éviter la confusion, surtout pour les personnes ayant une déficience visuelle.
Les bandes contrastées peuvent être appliquées en adhésif ou peintes directement. Elles doivent couvrir toute la largeur de la marche, sur une hauteur minimale de 10 cm.
Bandes podotactiles en haut de l’escalier
Les bandes d’éveil de vigilance sont obligatoires en haut de chaque escalier. Elles préviennent les personnes non voyantes ou malvoyantes de la présence imminente d’un vide.
Ces bandes podotactiles doivent répondre à des normes précises :
- Largeur de 40 cm minimum
- Alignement perpendiculaire à la marche
- Pose à 50 cm du bord de la première marche
Elles doivent aussi offrir un contraste tactile et visuel par rapport au sol.
Main courante continue et préhensible
Une main courante est obligatoire de chaque côté de l’escalier dans les ERP. Elle doit être continue, rigide, facile à saisir et d’une hauteur comprise entre 80 et 100 cm.
Son rôle est double : offrir un appui stable et rassurant, et guider les personnes dans leur déplacement. Elle doit également être prolongée de 30 cm en haut et en bas de l’escalier.
Choisir les bons matériaux
Résistance à l’usure, esthétique, facilité de pose
Le choix des matériaux est essentiel pour garantir la durabilité et l’efficacité des dispositifs de sécurité. Plusieurs critères doivent être pris en compte :
- Résistance à l’abrasion, à l’humidité et aux chocs
- Facilité d’entretien et de nettoyage
- Esthétique en cohérence avec l’environnement
- Simplicité de pose et de remplacement
Les nez de marche en aluminium, en résine ou en PVC antidérapant sont particulièrement appréciés pour leur longévité. Les bandes adhésives, quant à elles, sont pratiques à installer mais nécessitent un suivi régulier.
Cas d’application : intérieur vs extérieur
Escaliers glissants, humides, en béton ou carrelés
Chaque environnement présente ses spécificités. En intérieur, l’esthétique joue souvent un rôle important. En extérieur, la résistance aux intempéries est primordiale.
Voici quelques recommandations selon le type d’escalier :
- Escaliers carrelés : optez pour des nez de marche très antidérapants
- Escaliers en béton : privilégiez des profils robustes, vissés ou collés
- Escaliers exposés à l’humidité : utilisez des matériaux inoxydables ou imputrescibles
- Zones à fort passage : choisissez des produits haute résistance certifiés
Il est important d’adapter chaque solution aux contraintes réelles du site.
Maintenance et contrôle
Vérifier l’adhérence, remplacer les bandes usées
La sécurité ne s’arrête pas à la pose des équipements. Une maintenance régulière est indispensable pour assurer leur efficacité dans la durée.
Les points de contrôle à surveiller :
- Vérification de l’adhérence des nez de marche
- Remplacement des bandes podotactiles usées
- Fixation des mains courantes
- Nettoyage régulier pour éviter l’accumulation de saletés glissantes
Un suivi rigoureux permet de garantir la sécurité au quotidien et d’éviter les réparations coûteuses.
Prévenir les accidents = protéger les usagers + respecter la réglementation
Sécuriser les escaliers dans les lieux publics est une responsabilité qui engage à la fois la sécurité des usagers et la conformité réglementaire. Chaque élément compte : du nez de marche aux bandes podotactiles, en passant par les contremarches et les mains courantes.
En mettant en place des solutions adaptées, durables et visibles, les gestionnaires de sites assurent une circulation fluide, inclusive et sécurisée. La prévention reste le meilleur moyen d’éviter les accidents et de répondre aux attentes légales et sociétales.